Toulouse-Lautrec n’a que très rarement peint des autoportraits. Il réalise celui-ci en 1880, à l’âge de seize ans.
Dans ce tableau il choisit de représenter le reflet de son visage dans un miroir. Seules apparaissent nettement les lèvres, le nez et une oreille, l’essentiel des traits et le regard restant dans l’ombre.

Au premier plan, quelques objets sur la cheminée composent une nature morte. La silhouette, ainsi éloignée au second plan, suggère un effet de distance, de détachement, d’absence à sa propre image.
L’association de tons gris et bruns, la palette sombre et la présentation en contre-jour, évoquent une certaine mélancolie et donnent à ce portrait une gravité qui tranche avec l’autodérision permanente avec laquelle Toulouse-Lautrec se représente le plus souvent.